jeudi 14 février 2013

Des nouvelles du front !

Voici ce que je reçois à l'instant (jeudi 14 février 2013, 16.50) :


Cher Hervé,
Je vous écris du Cordon Bleu, où il est proposé cet après-midi une démonstration de cuisine Note à Note aux étudiants en Pâtisserie Supérieure, avec les Chefs Clergue et Déguignet. 
J'assiste moi-même avec plaisir à ce cours, afin d'introduire en compagnie des Chefs le Note à Note aux étudiants et répondre aux questions. 
Cette démonstration sera réitérée demain midi pour un autre groupe d'étudiants.
Amicalement
Vive la cuisine note à note ! 

mardi 12 février 2013

Stratégie de communication

Lewis Carroll l'avait bien compris : "Ce que je dis trois fois est vrai".

Aujourd'hui, dans notre monde de la toile et de la communication, ceux qui ont une parcelle de vérité à opposer à des malhonnêtes (je nomme ainsi ceux dont le discours n'est pas conforme aux actes) doivent éviter d'être naïfs : il ne s'agit pas de dire une fois les faits, mais, au contraire, de les répéter, afin que le public n'entende pas seulement les incantations malhonnêtes, mais reçoive un discours qui, pour être juste, n'en doit pas moins être répété.

Bref, soyons largement présent et actif !

dimanche 10 février 2013

Prestige

En ces temps où l'argent et la prétention tiennent lieu de valeur morale, il est urgent de rappeler l'étymologie du mot "prestige" :

Étymol. et Hist.1. a) 1372 «illusion attribuée à des sortilèges» (Denis Foulechat, Trad. du Policraticus de J. de Salisbury, éd. Ch. Brucker, I, 8, 44); b) 1688 «illusion produite par des moyens naturels» (La Bruyère, Caractères, De l'image d'un coquin, éd. G. Servois, t.1, p.46); 2. a) ca 1650 «impression faite sur l'âme, sur l'esprit, sur l'imagination par les productions de la littérature» (M. Arnauld ds Fur. 1701); b) ca 1750 «séduction, attrait qui frappe l'imagination et qui inspire la considération, l'admiration» (J.-J. Rousseau ds Lar. 19e). Empr. au lat. praestigium «artifice, illusion».

Catachimie

La note suivante est due à Michel Balmont. Quand on lit entièrement la geste de Faustroll, on trouve un parallèle entre "Pantaphysique et Catachimie". Je vous laisse imaginer.





Note sur la pataphysique

La pataphysique, discipline intellectuelle inventée par Alfred Jarry, mais « dont le
besoin se faisait généralement sentir » est la « science des exceptions », ou « des solutions imaginaires ». C'est « la science de ce qui se rajoute à la métaphysique [...] s'étendant aussi loin au-delà de celle-ci que que celle-ci au-delà de la physique ». Elle opère par inversion du point de vue commun : « Au lieu d'énoncer la loi de la chute des corps vers un centre, que ne préfère-t-on celle de de l'ascencion du vide vers une périphérie ? » Elle pose en absolu l'équivalence des contraires : « La vitesse maximale est le repos » (Samuel Beckett), Ubu est
donc en même temps Dieu et le Diable. On aura donc compris que cette discipline est en même temps profondément sérieuse et totalement dérisoire, absolument absurde et philosophiquement essentielle, condensé d'humour et d'onirisme. Il existe un calendrier pataphysique et un Collège de Pataphysique, fondé en 1948.

Doktor Faustrol
Définition
Éléments de 'Pataphysique
Un épiphénomène est ce qui se surajoute à un phénomène.
La pataphysique, dont l'étymologie doit s'écrire 'epi (meta ta fusika) et l'orthographe réelle 'pataphysique, précédé d'une apostrophe, afin d'éviter un facile calembour, est la science de ce qui se surajoute à la métaphysique, soit en elle-même, soit hors d'elle-même, s'étendant aussi loin au delà de celle-ci que celle-ci au delà de la physique. Ex.: l'épiphénomène étant souvent l'accident, la pataphysique sera surtout la science que du général.
Elle étudiera les lois qui régissent les exceptions, et expliquera l'univers supplémentaire à celui-ci; ou moins ambitieusement décrira un univers que l'on peut voir et que peut-être l'on doit voir à la place du traditionnel, les
lois que l'on a cru découvrir de l'univers traditionnel étant des corrélations d'exceptions aussi, quoique plus fréquentes, en tous cas de faits accidentels qui, se réduisant à des exceptions peu exceptionnelles, n'ont même pas l'attrait de la singularité.

La pataphysique est la science des solutions imaginaires, qui accorde symboliquement aux linéaments les proprietés des objets décrits par leur virtualité.
La science actuelle se fonde sur le principe de l'induction: la plupart des hommes ont vu le plus souvent tel phénomène précéder ou suivre tel autre, et en concluent qu'il en sera toujours ainsi. D'abord ceci n'est exact que le
plus souvent, dépend d'un point de vue, et est codifié selon la commodité, et encore! Au lieu d'énoncer la loi de la chute des corps vers un centre, que ne préfère-t-on celle de l'ascension du vide vers une périphérie, le vide étant
pris pour unité de non-densité, hypothèse beaucoup moins arbitraire que le choix de l'unité concrète de densité positive eau?
Car ce corps même est un postulat et un point de vue des sens de la foule, et pour que sinon sa nature au moins ses qualités ne varient pas trop, il est nécessaire de postuler que la taille des hommes restera toujours sensiblement constante et mutellement égale. Le consentement universel est déjà un préjugé bien miraculeux et incompréhensible. Pourquoi chacun affirme-t-il que la forme d'une montre est ronde, ce qui est manifestement faux, puisqu'on lui voit de profil une figure rectangulaire étroite, elliptique de trois quarts, et pourquoi diable n'a-t-on noté sa forme qu'au moment où l'on regarde l'heure? Peut-être sous le prétexte de l'utile. Mais le même enfant, qui dessine la montre ronde, dessine aussi la maison carrée, selon la façade apparaissent selon des trapèzes
très obliques.
Il faut donc bien nécessairement admettre que la foule (en comptant les petits enfants et les femmes) est trop grossière pour comprendre les figures elliptiques, et que ses membre s'accordent dans le consentement dit universel parce qu'ils ne perçoivent que les courbes à un seul foyer, étant plus facile de coïncider et un point qu'en deux. Ils communiquent et s'équilibrent par le bord de leurs ventres, tangentiellement. Or, même la foule a appris que l'univers vrai était fait d'ellipses, et les bourgeois mêmes conservent leur vin dans des tonneaux et non des cylindres. Pour ne point abandonner en digressant notre exemple usuel de l'eau, méditons à son sujet ce qu'en cette phrase l'âme de la foule dit irrévérencieusement des adeptes de la science pataphysique : Faustroll plus petit que Faustroll



http://michel.balmont.free.fr/pedago/uburoi/pataphysique.html

samedi 9 février 2013

Les beautés du baroque

Le baroque, qui touche tous les domaines, se caractérise par l’exagération du mouvement, la surcharge décorative, les effets dramatiques, la tension, l’exubérance, la grandeur parfois pompeuse et le contraste : l’époque baroque a tenté de dire « un monde où tous les contraires seraient harmonieusement possibles ».

mercredi 6 février 2013

Des cours passionnants !

Deux jours de cours de gastronomie moléculaire, sur le thème "manger".
Je ne suis pas certain d'avoir bien fait, personnellement, mais je suis très reconnaissant aux intervenants qui sont venus nous présenter des matières extraordinaires : Claude Marcel Hladik et l'alimentation des primates, Pierre Gagnaire et la cuisine, Christian Salles et la mastication, Danièle Alexandre-Bidon et l'alimentation du Moyen Age.

Merci à eux, vive la connaissance produite et partagée !

dimanche 3 février 2013

Je partage avec vous mon émotion

Oui, je suis ému. J'ai rencontré une personne (journaliste, donc entendue d'un grand nombre) à qui je faisais état de l'incohérence de nos comportements en matière alimentaire :
- on refuse des résidus de pesticides, mais on mange des viandes cuites au barbecue, et donc chargées de benzopyrènes ;
- on veut manger sain... et l'on fume du tabac ;
- on veut mincir... et l'on mange du chocolat, soit du sucre et du gras... auquel on ne demande d'ailleurs pas s'il est "omega 3" ou "omega 6"... sans savoir ce que cela signifie
- on refuse des additifs... en ignorant que les caramels sont de cette catégorie
- on refuse l'aspartame, mais on accepte la stévia, qui a été pourtant refusée par les instances sanitaires européennes pendant vingt ans
- et ainsi de suite.
Mon interlocuteur me rétorquait qu'il ne fallait pas choisir entre les dangers, et qu'il fallait tout régler d'un coup.

Quelle naïveté, et quelle bêtise !

Oui, il faut agir, mais :
1. avons-nous les moyens de ce risque nul qui est naïvement réclamé ? Non, bien sûr !
2. ne faut-il pas faire le gros avant le détail, l'essentiel avant le secondaire ? Si notre enfant est enrhumé au milieu de l'autoroute, faut-il aller lui mettre un cache-nez ou bien le tirer rapidement hors de la route ?
J'en suis encore ému : mon interlocuteur (qui se mêle hélas des affaires publiques avec la même "force démocratique" que moi) n'a pas tranché en faveur de la seconde solution !
Que faire, pour ne pas céder à l'abattement ? Socrate avait une stratégie, qui n'était pas la réfutation, mais bien plutôt la maïeutique. Dans un tel cas, je propose d'interroger nos interlocuteurs pour nous assurer qu'ils savent bien ce dont ils parlent. Commençons par bien expliquer ce qu'est un danger, un risque, un composé... Il y a beaucoup de pédagogie à faire, pour préparer un monde meilleur à nos enfants.