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mercredi 7 février 2018

Métiers de bouche ? Non, métiers du goût

Mes amis cuisiniers sont dans leur monde, mais je crois que nous ne perdons rien (litote) à connaître celui-ci.

Par exemple, dans les cercles culinaires, il est de la dernière grossièreté de mettre le pain à l'envers... parce que, disent-nos amis, ce n'est pas respecter le travail du boulanger. Pourquoi pas : cela ne coûte guère de mettre le main debout, comme il a été cuit.
# Par exemple, pour beaucoup de cuisiniers, le mot "cuistot" est du dernier péjoratif. Qu'à cela ne tienne : nous éviterons de l'utiliser, et nous gagnerons en beauté de langue, même si nous ne voyons pas l'offense.

 Cette introduction pour arriver à l'expression "métiers de bouche", qui est bien utilisée officiellement : on le trouve notamment sur le portail de l'Économie, des Finances, de l'Action et des Comptes publics. C'est dire.
Eh bien, malgré cela, des amis cuisiniers trouvent que la dénomination est scandaleuse, et ils auraient voulu "métiers de la gastronomie"... ignorant que la gastronomie n'est pas de la cuisine élevée, mais la connaissance raisonnée de tout ce qui se rapporte à l'être humain en tant qu'il se nourrit. Désolé, mais ce n'est donc pas une proposition recevable.

Que faire pour les consoler ? J'ai proposé d'utiliser plutôt "métiers du goût", qu'il s'agisse d'ailleurs de technique, de technologie ou d'art. Apparemment, mes amis y trouvent leur compte... et je vais donc rester à cette dénomination.







Vient de paraître aux Editions de la Nuée Bleue : Le terroir à toutes les sauces (un traité de la jovialité sous forme de roman, agrémenté de recettes de cuisine et de réflexions sur ce bonheur que nous construit la cuisine)

lundi 6 juin 2011

Un paradoxe

J'y reviens : nous avons fait une erreur collective en clamant "Vive la science", ce qui a attiré vers la science une foule de jeunes qui n'ont pas l'idée politique de l'administration (au sens le plus noble, sans cette connotation du "minimis"), ni toujours la "folie" du calcul, du "y penser toujours".
Bref, nous avons crié "Vive la science", alors qu'il aurait fallu crier "Vive la technologie", afin de promouvoir des carrières d'ingénieurs. Pierre Gilles de Gennes disait d'ailleurs que peu de gens dans son équipe du Collège de France étaient capables de faire de bons ingénieurs de recherche pour l'industrie : je prends cette remarque pour bien signifier que je ne place pas la technologie au dessous de la science, ni au dessus ; plus simplement, on ne peut pas comparer des choses qui ne sont pas comparables.

Bref, nous aurions dû nationalement faire comme Louis Figuier, il y a un siècle, avec ses enthousiasmants livres "Les merveilles de l'industrie". Oui, c'est dans l'industrie qu'il y a de l'emploi, des possibilités de créer des sociétés qui créent de l'emploi, etc.

Du coup, le paradoxe, c'est que moi, scientifique ébloui par la science, je risque de me retrouver en train de crier "Vive la technologie !"... ce que j'ai déjà fait plusieurs fois.

C'est incohérent. Du coup, une proposition : la cuisine est comme une racine d'où naîssent des métiers, de techniciens, artiste, historien, géographe, technologue (ingénieur), scientifique...
Aucun métier n'est mieux qu'un autre, et chacun peut y trouver son bonheur.

Vive la gourmandise éclairée, de toute façon!